Petit guide d’entretien d’une piscine
L’entretien d’une piscine, creusée ou hors terre, permet non seulement d’avoir une belle eau claire, mais aussi de protéger les baigneurs de risques d’infections et votre installation contre de la corrosion notamment. Chlore ou sel? Comment vous débarrasser des algues? Et le chauffage dans tout ça? Suivez le guide.
Chlore, sel et autres produits d’entretien pour piscine
Ces produits doivent être manipulés avec soin. À l’état pur, la plupart d’entre eux sont nocifs. Lisez bien le mode d’emploi.
Le chlore
Le chlore (Cl) assainit l’eau et permet d’éviter les infections bactériennes, virales et parasitaires. Si les granules sont généralement moins chères, les pastilles offrent une plus grande autonomie (elles durent plus longtemps!). La forme liquide, fortement répandue il y a quelques années, est aujourd'hui moins présente sur les tablettes. L'important c'est de comparer la concentration de chlore (entre 60 à 75%), bien sûr plus le pourcentage sera élevé, moins vous en utiliserez.
Vous devriez vérifier le degré de chlore quotidiennement (particulièrement en période de canicule ou les jours de grand achalandage). Le taux idéal, obtenu après avoir mélangé votre échantillon d’eau à quelques gouttes d’orthotolodine (inclus dans votre trousse d’analyse), devrait se situer entre 1 et 1,5. Corrigez au besoin. Ajoutez toujours le chlore à l’eau, jamais le contraire, au risque de créer une explosion.
Pour alléger la charge d’entretien, vous pouvez recourir à un chlorateur. Ce dernier contrôle la quantité de chlore libéré dans l’eau grâce à des pastilles concentrées qui durent de 5 à 7 jours. Ce système est d’ailleurs très efficace si vous devez vous absenter. Sinon, demandez à un ami ou à un technicien qualifié de voir à l’entretien de votre piscine. L’ajout de produits en grande quantité n’est pas la meilleure solution.
L’entretien d’une piscine au sel
Tout comme le chlore, le système au sel désinfecte l’eau, mais sans les problèmes d’entreposage, de manipulation ou de désagréments physiques associés aux produits chimiques. L’entretien s’en trouve facilité. Comment ça fonctionne? L’eau salée (à une concentration environ 15 fois moindre que l’eau de mer) passe dans l’appareil, le sel se désintègre par électrolyse et libère du chlore naturel. Ce dernier est retourné dans la piscine et une fois son travail terminé, se reconvertit en sel, puis le processus recommence.
En général, une vérification hebdomadaire du pH de l’eau suffit, car le chlore naturel (issu du processus décrit précédemment) ne s’évapore pas comme le chlore chimique et sa concentration est plutôt stable, sauf en cas d’ajout important d’eau. Quand le taux de sel baisse, un voyant lumineux s’allume sur le bloc d’alimentation et il vous suffit d’en ajouter.
Les inconvénients du système? Le sel étant très corrosif, ce traitement n’est pas recommandé pour les piscines à parois de métal. Par ailleurs, il faut utiliser un algicide, car le sel, contrairement au chlore, n'a pas cette fonction. De plus, cette méthode n’est pas sans impact sur l’environnement. Lors des lavages inversés (back-wash) et de la vidange de la piscine à l’automne, une partie du sel se retrouve dans le sol ou dans les égouts. Cette accumulation excessive de sodium peut causer de la corrosion et contaminer les cours d’eau et la nappe phréatique.
Des systèmes d’appoint pour réduire l’utilisation de chlore ou de sel
Il existe des systèmes de traitement d'appoint qui permettent de réduire l'utilisation du chlore et du sel tels un générateur d’ozone, un ionisateur et un stérilisateur UV. Le coût de ces appareils varie entre 1000$ et 2500$, plus le remplacement périodique de certaines composantes, mais les bénéfices sont réels: une eau plus agréable pour la baignade, moins d’impact sur l’environnement et une réduction de 50 à 90% d’utilisation de produits chimiques.
Le correcteur de pH
L’eau de votre piscine est blanchâtre et trouble? Votre pH est peut-être trop élevé. Le pH c’est l’indice de l’acidité relative ou de l’alcalinité de l’eau. Il se mesure sur une échelle de 0 à 14… l’idéal est de 7,4. Il existe sur le marché plusieurs types de trousses d’analyse de pH, en bouteilles (phénol rouge) ou en languettes. Si la qualité des produits est sensiblement la même d'un boitier à l’autre, certains sont plus complets et offrent une plus grande variété d’analyses.
Le stabilisant calcaire pour corriger la dureté de l’eau
La quantité de calcaire dans l’eau détermine sa dureté. Il est important de vérifier occasionnellement cette propriété, à l’aide d’une trousse: lorsqu’elle n’est pas assez dure, l’eau devient corrosive, peut endommager les composantes de votre piscine et le chlore que vous mettrez n’aura aucun effet. Le cas échéant, ajoutez un produit à base de calcium. Par contre, on ne peut «adoucir» une eau trop dure. Celle-ci devra être changée.
L’algicide contre les algues
Vous passez votre main sur les parois de la piscine et vous sentez que ça glisse? L’eau est un peu gluante et a une légère coloration verte? C’est que des algues sont en train de se développer. L’eau est probablement trop chaude et le chlore résiduel n’agit plus efficacement. Il est temps d’ajouter un algicide. Lisez bien la charte du fabricant et ajoutez la quantité indiquée pour le volume de votre piscine. Rappelez-vous que l’algicide n’a aucun effet sur les bactéries et les virus.
Vous ne trouvez pas la nature de votre eau trouble?
Vous avez utilisé tous les tests inclus dans votre trousse et n’avez pas décelé le problème? Prélevez un échantillon et apportez-le dans un magasin de piscines pour une analyse complète. Les experts pourront identifier ce qui cloche et surtout vous proposer une solution et une «posologie» selon le volume d’eau de votre installation.
Quels sont les produits pour la fermeture de votre piscine?
Les produits utilisés en prévision de l’hiver sont habituellement les mêmes que pour l’entretien régulier. Toutefois, le dosage sera augmenté. L’ajout de chlore et le stabilisateur de pH, par exemple, ne sont qu’une des nombreuses étapes de la fermeture d’une piscine.
Les chauffe-eau pour piscines
Les chauffe-eau sont idéaux pour devancer ou prolonger la «trop courte» saison de la baignade au Québec. Il existe plusieurs types d’appareils: conventionnel, solaire ou une combinaison des deux.
La thermopompe
La thermopompe est de loin la plus efficace des chauffe-eau dits conventionnels, suivie de celui au gaz naturel, du chauffe-eau électrique, et enfin, de l’appareil au propane.
La thermopompe de piscine peut représenter une performance énergétique de l’ordre de 450%, alors que le chauffe-eau électrique est limité à 100%. Le ratio à respecter pour la puissance de la thermopompe est le suivant:
- 1 Btu/litre pour un emplacement ensoleillé
- 1,5 Btu/litre là où l’ensoleillement est faible
La thermopompe, tout comme le chauffe-eau électrique, doit souvent fonctionner jour et nuit, compte tenu de sa lenteur à chauffer l'eau. De plus, tous deux exigent l’installation d’un panneau électrique à ampérage puissant (220 volts) et d’un disjoncteur avec interrupteur de sécurité.
Les chauffe-piscines au gaz naturel ou au propane
Les chauffe-piscines au gaz naturel ou au propane chauffent l’eau plus rapidement que les thermopompes. Il leur suffit de quelques heures de fonctionnement avant la baignade. Le taux d’efficacité énergétique de ces appareils est de 80%, mais celui au gaz naturel est beaucoup plus économique en raison du faible coût de ce combustible.
Il y a toutefois des contraintes d’installation:
- Gaz naturel: requiert la présence d’un réseau de distribution (Énergir ou Gazifère).
- Gaz propane: exige la mise en place d'un réservoir de gaz (vérifier la réglementation municipale concernant l'installation) et la livraison.
Le chauffe-piscine solaire
Le chauffe-piscine solaire ne requiert ni entretien ni dépense énergétique, de plus, il est silencieux et non polluant.
Les panneaux (capteurs) s’installent en général sur le toit de la maison, du garage ou du cabanon. L’eau y est acheminée par la pompe de la piscine, où elle circule dans une série de petits tuyaux. Ceux-ci absorbent les rayons du soleil et transfèrent la chaleur à l’eau qui est ensuite rejetée dans la piscine. Une valve doit être actionnée manuellement ou automatiquement, matin et soir, ou lorsque le soleil se pointe. Un thermostat peut aussi commander la fermeture automatique de la valve d’alimentation, lorsque la température désirée est atteinte.
Le hic du chauffe-piscine solaire? Son efficacité dépend de l’orientation des capteurs solaires, mais plus encore de l’ensoleillement. Si l’eau peut facilement gagner de 3 à 4°C par jour, sa température ne grimpe pas les jours de pluie ou lorsque c’est très nuageux. Idéalement, utilisez une toile solaire en plus, ce qui vous permettra de réduire de 50% les pertes de chaleur la nuit ou par temps frais. Par ailleurs une pompe plus puissante peut-être nécessaire si la distance entre la piscine et les capteurs est trop grande. Enfin, méfiez-vous des systèmes de piètre qualité non homologués: ils peuvent occasionner des fuites d’eau au niveau des joints ou une accumulation d’humidité sous les capteurs, ce qui risque de détériorer votre toiture.
La toile solaire (ou isolante)
En matière d'efficacité énergétique, elle offre la meilleure performance sur le marché compte tenu de son coût (de 45 à 200$ selon la dimension de la piscine):
- Elle réduit le refroidissement de l'eau (par temps couvert ou la nuit), l'évaporation et la quantité de produits d'assainissement requis.
- Un enrouleur en facilite la manipulation.
- Sa durée de vie est de 4 à 5 ans, si utilisée et rangée (à l'ombre) correctement.
Il n’est pas recommandé de laisser la toile en place plus de 48 heures de suite. En effet, l’absence d’oxygénation de l’eau favorise la prolifération d’algues notamment. Ce qui n’est pas souhaitable.